Le 28 mars, l’utilisatrice se rend accompagnée de sa fille auprès des autorités compétentes afin de déposer plainte.
Elles se présentent avec l’ensemble des éléments nécessaires, dont un rapport d’intervention détaillé retraçant la chronologie des faits, les preuves de la fraude et les démarches déjà engagées auprès de l’opérateur.
Contre toute attente, la plainte est refusée dans un premier temps. L’agent en charge de l’accueil considère que l’affaire ne justifie pas de dépôt immédiat, au motif que les sommes engagées seront probablement remboursées le 2 avril, comme précisé par l’opérateur.
En d’autres termes, la reconnaissance du statut de victime semble conditionnée à l’issue du traitement commercial d’un litige, comme si l’élément financier prévalait sur le caractère délictuel de l’escroquerie.
Cette position, juridiquement discutable, révèle une méconnaissance fréquente des mécanismes de fraude à distance, et une confusion entre restitution financière et reconnaissance pénale des faits.
Cet enchainement de mésaventures provoque un choc important chez la victime. Déjà en situation de stress, elle subit un malaise grave dans les heures qui suivent et doit être hospitalisée d’urgence.
Face à cette situation, nous reprenons contact avec les autorités afin d’insister sur la nécessité de formaliser la plainte sans délai, en rappelant fermement les obligations légales en vigueur, qui imposent aux services compétents de recevoir les plaintes déposées par les victimes d’infractions, sans condition d’appréciation préalable de leur recevabilité.
La plainte est finalement enregistrée, mais uniquement après insistance, documentation exhaustive, et confrontation à une certaine forme de dénigrement du travail déjà accompli.
Nous rappelons ensuite le service client de l’opérateur téléphonique.
Cette fois, nous signalons explicitement l’état de santé préoccupant de la victime, les conséquences psychologiques de l’escroquerie, et les répercussions aggravées par l’absence de communication et de réactivité des services concernés. Nous indiquons également que, faute de remboursement rapide, une procédure judiciaire pourrait être engagée.
Ce rappel ferme semble produire un effet immédiat : le délai initialement annoncé de sept jours est levé, et le remboursement intégral des frais liés à la ligne mobile est validé dans la foulée.
Note ironique : L’opérateur a confirmé le remboursement des frais à condition que l’utilisatrice soit “sensibilisée aux bonnes pratiques”.
Une exigence pour le moins surprenante, si l’on considère que les failles les plus manifestes de ce dossier ne relèvent pas de l’usagère, mais bien des lacunes de sécurisation et des procédures internes de l’opérateur lui-même.